Le village de Yarakh (Littoral de la baie de Hann)
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Le village de Yarakh (Littoral de la baie de Hann)
La baie de Hann située sur la façade orientale de la presqu’île du Cap Vert entre la
pointe de Bel-Air et le village de Mbao (au Nord est de Dakar) (voir carte), était, il y a
encore 25 ans une des plus somptueuses baies du monde avec la baie de Rio de Janeiro
au Brésil.
Les pêcheurs traditionnels considèrent que la baie de Hann était l’une des nurseries
les plus importantes de la sous région. Une initiative classant la baie et la zone du mole
8 en aire protégée aurait vu le jour vers la fin des années 40, selon les pêcheurs get-
ndariens. Le village traditionnel de pêcheur Lébou s’y est implanté pour exploiter la
richesse halieutique de la zone.
Sa situation stratégique a favorisé l’implantation d’infrastructures comme le port et les
unités industrielles. Tous les secteurs industriels sont représentés dans la baie qui a
elle seule rassemble plus de 60% du tissu industriel national.
A ce titre, la baie de Hann constitue un site à grands enjeux. Les implantations autour
de la baie depuis 1920 se sont faites sans supervision ni contrôle de normes
environnementales.
C’est pourquoi aujourd’hui, elle rassemble tous les problèmes de dégradation de
l’environnement des baies de Dakar : nombreux rejets industriels, rejets urbain d’eau
usées, rejet de collecteurs pluviaux, plage de baignade, ‘plage-port’ de pêche, petites
industries de transformation, habitats en villages traditionnels, habitats en villas standing
décharges sauvages, décharges ‘officielles’, tourisme et conflits d’usage.
Depuis 1993, les acteurs en place sous la coordination de la Direction de
l’Environnement et des Etablissements Classés coordonne des actions de réhabilitation
de la baie.
Ce document fait la synthèse bibliographique des connaissances et des actions menées
pour la réhabilitation et l’aménagement de la baie.
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1. Situation géographique
La baie de Hann se situe a la façade orientale de la presqu’île du Cap-Vert. Elle
s’étend de la pointe de Bel-Air au village de Mbao. L’érosion côtière est faible le long
de la baie et la circulation des courants n’est pas favorable à la dispersion des
polluants : effet abri. Le phénomène d:upwelling ramène une partie des eaux
contaminées vers la côte.
Elle est le prolongement du port de Dakar, ce qui explique son importance
économique. En effet, elle est la première zone industrielle du Sénégal regroupant plus
de 60% du potentiel industriel national avec comme épicentre la zone Potou-Bel-Air.
La zone industrielle de Potou Bel Air a été classée domaine privé industriel sn 1950
pour abriter la deuxième génération de sociétés industrielles de Dakar. Cette option
coloniale a été poursuivie à l’indépendance. C’est ainsi qu’elle abrite à elle seule 70%
des industries de la région de Dakar.
2. Habitat et peuplement
La commune de Hann Bel Air se circonscrit entre p Autoroute et l’Océan Atlantique
pour une superficie de 40km2.
Les premières occupations datent des années 1910-1920 sur les villages Hann
Pêcheur. Thiaroye et Petit Mbao. Le taux de croissance de la population est l’un des
plus élevé du pays-
Année
1976
1988
2000
Population
37 000
69 000
100 000
Soit une croissance annuelle décroissante mais plus élevé que la moyenne nationale
(respectivement 5,35 % de 1976 à 1988, et 3,8 % de 1988 à 2000 comparé à 3% et
2,7% pour le pays). La densité de la population est la plus élevé du pays (plus de
2500 hbts/km2) Cette croissance démographique est accentuée à Hann-Pècheur
durant les années de sécheresse avec un taux d’accroissement annuel de 3L4% entre
1971 et 1976. L’accroissement naturel et J’exode rural favorisé par l’importance des
activités expliquent ce taux élevé de croissance.
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Habitat
Au niveau du village de Hann. L’habitat est caractérisé par l’existence de constructions
spontanés, réparties en grands carrés où se retrouvent plusieurs familles, avec une quasi-
inexistence d’équipements d’assainissement collectif et/ou individuel. Comme tous les
villages traditionnels, celui de Hann est occupé en dehors des normes d’urbanisme. Le niveau
d’équipement des parcelles est très faible : 82,5% des parcelles ne disposent pas d’eau
courante. 54% des parcelles n’ont pas de WC. Chez ces populations, l’évacuation des eaux
usées en mer est une pratique courante.
3. Les activités économiques
La pêche
La pêche est l’une des activités économique les plus importantes
autour de la baie de Hann. Elle génère des emplois directs, du
commerce, de la petite et moyenne industrie, de l’artisanat et de la
distribution. En 1994 on enregistrait 1200 pêcheurs avec 120
pirogues et la tendance est régulièrement à la hausse.
Plusieurs pollutions affectent le secteur de la pêche. La pollution
thermique par le rejet en mer d’eau chaude par certaines unités
industrielles entraîne une baisse des prises par la conjonction de deux
facteurs : mortalité et fuite vers le large. La pollution algale, avant
très limité, dans le temps, est permanente du fait de l’Eutrophisation
poussée de la baie. En conséquence, les bancs de poissons sont
chassés au large, les zooplanctons deviennent rares et la mortalité
directe plus fréquente.
La pêche en retour est un facteur important de pollution. Le manque
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d’infrastructures de débarquement, de conservation et de gestion des
déchets sur la plage pour la pêche artisanale contribue pour une large
part à la dégradation de l’environnement. Les déchets sont laissés sur
la plage entraînant une forte pollution organique de la plage et des
eaux marines et une forte nuisance olfactive. Les unités industrielles
de poissons commettent le même type de nuisance.
L’industrie
La presqu’île du Cap-Vert renferme plus de 259 unités industrielles
dont plus 70% se concentrent autour de la baie de Hann et tous les
secteurs sont représentés. L’expansion industrielle est stoppée par
manque d’espace. L’industrie est la première source de pollution des
eaux de la baie de Hann. Toutes les industries implantées le long de la
baie génèrent des sous-produits de fabrication, des déchets liquides et
solides, des rejets atmosphériques et des nuisances sonores ou
olfactives.
En effet, elle a un besoin important en eau (1,6 millions de m3/an)
L’eau est utilisée pour le refroidissement, le nettoyage ou
directement dans la composition des produits. Jusqu’en 2003,
aucune industrie n’effectuait de traitement adéquat de ses effluents.
Les
Jusqu’en 2003, aucune industrie n’effectuait de traitement adéquat de ses
effluents. Les différents polluants générés par les industries sont : eaux chaudes,
colorants chimiques, acides et bases, phosphogypse. hydrocarbures, solvants,
sang et matières solides, matières organiques ; etc. Les eaux riches en matières
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organiques et ou toxiques sont rejetées en mer. Ce qui fait qu’à la fin des années
90. on est passé du milieu euîrophise au milieu pollué de la baie de Hann.
La forte concentration d’usines apporte de risques industriels assez élevés
comme les incendies, les accidents de transport de matières dangereuses. La
probabilité d’occurrence de ces risques est très élevée par :
- Rupture de cuves ou combustion de produits chimiques toxiques
- Fuites d’ammoniac dans les poissonneries
- Rejets atmosphériques de solvants d’impression
- Canalisation d’hydrocarbure entre la SAR et ses dépôts
3-3. Tourisme et loisirs
La baie de Hann présente des avantages pour le tourisme : village traditionnel,
plage, courant faible, pentes douces sans creux ; point de pêche artisanale,
baignade et récolte d’huîtres. Ces atouts ont développé les clubs de plaisance :
Amicale des plaisanciers, le Cercle de l’Etrier de Dakar, le Cercle de la Voile et
la Voile Club, plages privés et sortie en mer, planche à voile, ski nautique,
plongée sous-marine et pêche. Cette activité est fortement freinée par la
dégradation de l’environnement. On note aussi un manque d’infrastructures
sanitaires adéquates dans les restaurants et hôtels.
3.4. Le port
Les effluents les plus importants proviennent de la zone du port. Il est
enregistré une dizaine d’émissaires en provenance du port avec des effluents non
traités. Le relargage clandestin des hydrocarbures et des eaux de lavage
constituent des sources de pollution. Une forte pollution atmosphérique par
les poussières de produits chimiques est enregistrée dans le secteur du port.
D’autres activités économiques comme le commerce, l’artisanat, le transport et
le maraîchage sont exercés dans la commune de Hann Bel Air.
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4. Etat des lieux
La synthèse des résultats des études les plus significatives menées au cours de
ces dernières années fait le point sur les facteurs essentiels de dégradation des
ressources de la baie et donne des indicateurs de suivi.
4.1 Rejets Les populations, les unités industrielles et le port de Dakar
rejettent divers effluents dans la baie de Hann. Les différents rejets laissés dans
l’environnement de la baie sont listés ci-dessous :
- Affluents industriels bruts rejetés sans traitement : 65% de déchets
inertes
(‘gravats, déblais, etc. ; 20 % de déchets types urbains (ordures ménagères,
matières organiques, etc.): !-[% de polluants non dangereux et 1% de déchets
toxiques eu dangereux :
- Affluents des trois canalisations ; Canaux d’eaux usées, d’eaux pluviales sont
utilisées à des fins d’évacuation des eaux usées domestiques et industrielles :
- Rejets de déchets solides et liquides sur la plage ou dans la mer par les
populations riveraines par manque d’infrastructures sanitaires et de système
d’évacuation des ordures ménagères :
- Rejets atmosphériques liés à la combustion de combustibles fossiles COxn NOx.
SOx;
- Manque de respect des normes de construction permettant le développement et la
multiplication de micro-organismes pathogènes, d’invertébrés porteurs d’agents
pathogènes (acariens, poux, mouches, moustiques, etc.).
il en résulte la présence de polluants comme les matières organiques, les métaux lourds
et les micro-organismes pathogènes. Ces micro-organismes sont constitués de
coliformes, de salmoneiles, de virus et d’helminthes. Ces polluants se retrouvent dans
les ressources halieutiques et ont des conséquences sanitaires diverses :
- Directs par baignade : dermatoses (gale ou Waga). conjonctivite,
- Direct par injection: helmînthiases. maux de ventre, salmonelloses,
fièvres paratyphoïdes, diarrhées,
- Indirect par consommation de produits halieutiques.
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Les études ont aussi fait la situation et l’état environnemental de la baie de Hann.
4.2 Assainissement de la baie
Les études effectuées dans la zone ont montré l’inexistence d’un réseau
d’assainissement. Cette situation explique les problèmes de pollutions domestiques et
industriels récurrents dans ce milieu. En effet, la forte densité de la population et du
tissu .industriel rend indispensable la mise en place diligente d’un réseau
d’assainissement global normalisé pour maintenir un minimum de condition de vie
acceptable pour ia population riveraine.
4.3 Epidémiologie de la Baie
Les enquêtes menées montrent une situation inquiétante, la pollution d’origine fécale
sur les plages et les rejets chimiques sont les sources d’infection les plus
importantes rencontrés dans la zone (le taux d’infection chez les populations est de
2,88 ; en d’autres termes, l’habitant de Hann porte dans son organisme en moyenne 2
à 3 infections différentes).
4.4 Biologie marine
Les investigations dans ce domaines ont relevé un état de dégradation généralisé des
ressource.1- marines (faune et flore mannes) au niveau des zones de confinement que
sont : le village de Hann pêcheurs ex la zone de l’hydrobase. Cet état de fait oblige les
pêcheurs traditionnels, avec leur équipement sommaire, à se rendre beaucoup plus au
large pour pêcher le poisson quotidien : le coût d’acquisition du poisson par ■■: ménagère
devient plus élevé en plus des risques qu’encourent ces pêcheurs.
A l’heure actuelle, la pollution de la baie en a mil un quasi désert biologique. La pêche
n’est plus pratiquée dans la baie et les rares prises aux alentours révèlent des taux de
contamination des peuplements ichtyologiques qui sont incroyables. La
décontamination des peuplements ichtyologiques permettra de retrouver le dynamisme
des populations et un retour progressif des poissons
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